Un premier impact du coronavirus sur la confiance

Graphique de la semaine

Markit a publié les enquêtes PMI* préliminaires de février pour les États-Unis, la zone euro et le Japon. Elles étaient particulièrement attendues ce mois-ci. En effet, la paralysie de l’économie chinoise consécutive à l’épidémie de coronavirus faisait craindre une dégradation de la confiance des entreprises dans le reste du monde.

À en juger par la baisse des enquêtes PMI composites américain (-3,7 points à 49,6) et japonais (-3,1 points à 47,0) ce risque s’est matérialisé. Dans les deux cas, le PMI des services a baissé davantage que le PMI manufacturier.

Dans la zone euro, la confiance a mieux résisté à première vue. Le PMI composite* s’est même amélioré (+0,3 point à 51,6), grâce à une normalisation de l’activité dans le secteur des services en France après les grèves et à une poursuite de l’amélioration du PMI manufacturier en Allemagne (+2,5 points à 47,8).

Notre analyse

L’épidémie de coronavirus aura sans doute un effet important sur la croissance chinoise et mondiale, la dégradation de la confiance en dehors de la Chine étant un des canaux de transmission du choc. Le détail des enquêtes montre notamment une diminution des nouvelles commandes à l’exportation ainsi qu’un allongement des délais de livraison.

Cet allongement est notable en Allemagne, ce qui explique en partie l’amélioration du PMI manufacturier*, cet élément étant comptabilisé comme une contribution positive. Or, dans le contexte actuel, l’allongement des délais de livraisons est sans doute un élément plus négatif que positif et peut refléter des perturbations dans les chaînes de production.

Pour l’instant, le scénario central reste celui d’un choc transitoire : un fort ralentissement de l’activité au premier trimestre, suivi d’un rattrapage, qui donnerait lieu à un profil trimestriel de croissance en forme de « V ». Si ce scénario est avéré, l’apaisement des craintes autour de la croissance devrait permettre un rebond de la confiance.

Néanmoins, à ce stade, l’ampleur et la durée du choc sont incertaines. Tout dépendra de l’évolution de l’épidémie, du rythme de reprise de l’activité en Chine, et des conséquences sur les chaînes de production mondiales. Les indications d’une reprise poussive en Chine et les signes de propagation du coronavirus en Corée du Sud et en Italie sont à ce titre peu rassurants.

 

 

*PMI : Purchasing Managers Index. Les indices PMI sont des indicateurs de confiance qui synthétisent les résultats des enquêtes menées auprès des directeurs d’achats des entreprises. Une valeur supérieure à 50 indique un sentiment positif. Il se décline en 3 sous indices : Manufacturier, Service ou Composite (qui combine les deux).

 

États-Unis : malgré le choc 737 Max, la production manufacturière se tient bien

 

L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 24 février 2020 et est susceptible de changer.

Ce document n’a pas de valeur pré-contractuelle ou contractuelle. Il est remis à son destinataire à titre d’information. Les analyses et/ou descriptions contenues dans ce document ne sauraient être interprétées comme des conseils ou recommandations de la part de Lazard Frères Gestion SAS. Ce document ne constitue ni une recommandation d’achat ou de vente, ni une incitation à l’investissement. Ce document est la propriété intellectuelle de Lazard Frères Gestion SAS. LAZARD FRERES GESTION – S.A.S au capital de 14.487.500€ – 352 213 599 RCS Paris 25, RUE DE COURCELLES – 75008 PARIS.