Obligations convertibles : obtenir le rendement des actions sans en subir l’agitation

Analyse

 

Par Arnaud Brillois, Responsable de la gestion des obligations convertibles chez Lazard

Bénéficiant à la fois de la hausse des marchés actions et de la faible volatilité des obligations, les obligations convertibles offrent un profil d’investissement particulièrement intéressant1. En 2020, elles ont démontré leur intérêt en pleine crise du Covid-19.

Qu’il s’agisse de crises financières, de surprises politiques ou de l’actuelle crise sanitaire, nombreux sont les événements créateurs d’incertitude et d’amples mouvements sur les marchés actions. Pour les épargnants, ces soubresauts sont souvent une source d’inquiétude. Les marchés obligataires s’avèrent quant à eux nettement moins volatils, mais sont parfois considérés comme trop peu rémunérateurs dans l’actuel contexte de taux bas. Rares sont les investisseurs familiers des « obligations convertibles en actions », qui s’inscrivent pourtant à mi-chemin de ces deux solutions et peuvent répondre à leurs attentes.

Un couple rendement/risque intéressant

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À long terme, les obligations convertibles réalisent des performances proches de celles des actions, tout en conservant une volatilité réduite d’un tiers, voire de moitié, par rapport à cette classe d’actifs. Sur les 10 dernières années, du 28 février 2011 au 28 février 2021, l’indice Thomson Reuters Global Convertible Bond (obligations convertibles) a ainsi progressé de 8,2% en moyenne annualisée avec une volatilité de 10,2%, tandis que l’indice MSCI All Country World (marchés actions) a progressé de 8,8% en moyenne annuelle avec une volatilité de 14,1%. La raison de ce phénomène est simple : une obligation convertible se comporte à la fois comme une action et comme une obligation.

Elle est en effet émise par une entreprise qui souhaite se financer sous forme de dette, tout en laissant la possibilité que cette dette soit remboursée en actions si les investisseurs le souhaitent. Ainsi, lorsque l’action de l’entreprise monte, elle entraîne dans son sillon la valeur des obligations convertibles associées. À l’inverse, si le cours de l’action baisse, l’effet-parachute de l’obligation convertible se déclenche : si la conversion en actions n’est plus intéressante, alors la dette sera finalement remboursée en cash à son montant initial. Ceci limite son potentiel de baisse[1].

Une obligation convertible se comporte donc de plus en plus comme une action au fur et à mesure que le marché boursier monte, et de plus en plus comme une obligation quand le marché baisse. Elle offre également un coupon régulier et un remboursement à maturité1. Ce mécanisme a démontré tout son intérêt en février-mars 2020 en permettant aux obligations convertibles d’amortir considérablement la chute des actions, tout en profitant du rebond ultérieur.

Une gestion active essentielle

Ces actifs ne sont bien sûr pas sans risque. Le principal d’entre eux est celui d’un défaut de paiement de l’entreprise émettrice, qui peut faire perdre tout ou partie du capital à l’investisseur. Ce risque reste heureusement faible : sur ces 20 dernières années, le taux de défaut des obligations convertibles a même été inférieur de 45% à celui des obligations traditionnelles d’après les données de S&P et de Bank of America. Il reste toutefois primordial d’identifier les situations à risque et de les éviter.

Un autre risque lié aux marchés obligataires est le risque de taux. Concrètement, lorsque les taux du marché remontent, la valeur des obligations déjà émises baisse. Or, les obligations convertibles ont l’avantage d’être structurellement peu sensibles à ce risque. En outre, les phases de hausses de taux sont historiquement des phases de hausse simultanée des actions. De cette manière, les effets positifs et négatifs s’équilibrent pour les obligations convertibles, contrairement à ce qui s’observe pour les obligations « classiques ».

Une gestion active est enfin indispensable non seulement pour gérer les événements liés à ces titres (remboursements, choix de conversion), mais aussi pour identifier les sociétés, zones géographiques et secteurs les plus prometteurs. L’univers des obligations convertible se caractérise en effet par sa grande diversité. Charge au gérant de sélectionner les bons émetteurs, qu’il s’agisse d’entreprises en forte croissance, de grandes capitalisations ou de sociétés prêtes à redémarrer après la crise.

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Principaux risques liés à un investissement sur le marché des obligations convertibles : risque de perte en capital, risque actions, risque de taux, risque de crédit, risque de change, risque de volatilité, risque sur instruments dérivés, risque de contrepartie, risque lié aux pays émergents.

Les informations fournies n’ont pas vocation à constituer un conseil en investissement et sont destinées uniquement à des fins d’information. Les données utilisées dans ce document sont utilisées de bonne foi, mais aucune garantie ne peut être accordée quant à leur exactitude. Toutes les données contenues dans le présent document proviennent de Lazard, sauf indication contraire. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.

[1] Sauf en cas de défaut de l’émetteur, voir paragraphe « Une gestion active essentielle ».