ÉCONOMIE | Lettre de la Gestion Privée Q1 2021

L’activité économique reste soumise aux évolutions des mesures de restrictions sanitaires et donc de l’épidémie de Covid-19. Cela n’a pas empêché les actifs risqués d’afficher d’excellentes performances* au quatrième trimestre 2020, dans la perspective d’une reprise de l’activité en 2021. L’arrivée des vaccins et les nouvelles mesures de soutien s’annoncent massives.

Une économie tributaire de la situation épidémique

L’assouplissement des mesures de restrictions sanitaires a permis un fort rebond de la croissance mondiale au troisième trimestre, après une chute historique au deuxième trimestre. La reprise de l’économie s’est faite plus rapidement que ce qui était attendu mais le PIB est resté inférieur à son niveau d’avant-crise dans les principaux pays développés. Face à une résurgence de l’épidémie à l’automne, des mesures de confinement ont été remises en place un peu partout en Europe, entraînant une nouvelle chute de l’activité au quatrième trimestre. L’impact économique a cependant été moins fort qu’au printemps car certains secteurs qui avaient été mis à l’arrêt, comme l’industrie et la construction, sont restés en activité cet automne. La situation sanitaire aux États-Unis s’est également dégradée mais les mesures de restriction ont été prises localement, avec en conséquence un moindre impact sur l’activité. Le ralentissement des créations d’emplois et de la consommation sur la fin de l’année 2020 indique toutefois un essoufflement de la reprise américaine dans un contexte où plusieurs dispositifs de soutien sont arrivés à échéance. Contrairement à ce que l’on peut observer dans les pays développés, la reprise de l’économie chinoise ne montre aucun signe d’affaiblissement.

Des marchés actions tournés vers l’avenir

Les marchés actions ont enregistré des performances exceptionnelles au quatrième trimestre, portés par les bonnes nouvelles sur les vaccins contre la Covid-19, l’annonce d’un nouveau plan de relance massif aux États-Unis et l’accord sur le Brexit. L’amélioration des perspectives économiques a pris le pas sur le renforcement des mesures de confinement en Europe, ce qui a déclenché une rotation sectorielle vers les valeurs les plus exposées à la reprise de l’activité. Dividendes réinvestis, l’Eurostoxx en euros a rebondi de + 12,6 %, le S&P 500 en dollars de + 12,1 %, le Topix en yen de + 11,2 % et l’indice MSCI en dollars des actions émergentes de + 19,7 %.

Bonne performance du crédit obligataire

Les marges de crédit des émetteurs obligataires privés se sont nettement resserrées sur le trimestre, permettant une bonne performance des compartiments les plus risqués tels que le crédit à haut rendement ou financier. Elles sont désormais proches de leurs plus bas des dernières années. Sur le marché des obligations d’État, le taux à 10 ans américain a poursuivi sa tendance haussière pour s’établir à 0,91 %, une tension de 25 points de base sur le trimestre, tandis que le taux à 10 ans allemand s’est replié de 5 points de base à – 0,57 %. Côté banques centrales, la BCE a annoncé une augmentation de 500 milliards d’euros de l’enveloppe consacrée à son programme d’achats d’urgence face à la pandémie, à 1850 milliards d’euros, une extension de sa durée jusqu’en mars 2022 et un ajustement des termes de son programme de prêts à long terme à taux négatif.

Poursuite de l’appréciation de l’euro

Le mouvement d’appréciation de l’euro s’est poursuivi au quatrième trimestre. L’euro s’est apprécié de 4,2 % vis-à-vis du dollar, passant de 1,17 à 1,22, réduisant d’autant la valeur des actifs libellés en devise étrangère pour un investisseur européen non couvert du risque de change.

Perspectives économiques et financières 2021

À court terme, l’activité restera soumise aux évolutions de l’épidémie de Covid-19. Le regain hivernal dans les pays occidentaux pèse sur le PIB alors que dans le reste du monde, et notamment en Chine, la dynamique est plus favorable. Cette situation chaotique va probablement durer encore quelques mois. Ensuite, la hausse des températures devrait limiter la propagation du virus. Surtout, les campagnes de vaccination devraient gagner en ampleur. Une accélération de la croissance est donc envisageable durant la seconde moitié de l’année. Le troisième trimestre a montré qu’une fois les restrictions levées, l’activité redémarre fortement. Pendant ce temps, l’enjeu principal restera la préservation des bilans des agents économiques privés de façon à maintenir la capacité de rebond. Cela passera par le maintien de transferts importants. Aux États-Unis, la majorité démocrate au Congrès va permettre la mise en oeuvre de nouvelles mesures de relance qui s’annoncent massives et la politique monétaire restera en appui. Dans ce contexte, les actifs risqués devraient continuer de surperformer les actifs sans risque. Si le resserrement déjà important des spreads sur les catégories les plus risquées de crédit est susceptible d’amener une performance proche du portage pour celles-ci, la prime de risque des marchés actions reste élevée et devrait leur permettre d’offrir de bonnes performances.

 

L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 27 janvier 2021 et est susceptible de changer.

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